Définition : que sont les microcrédits ?

Il n’y a pour le moment aucune définition de ce qu’est un “microcrédit”. Néanmoins, le CEDEFOP a donné quelques pistes de réflexion lors d’un webinaire en janvier 2022. Les pistes sont les suivantes, les microcrédits :

• • • se réfèrent à un apprentissage sur une période limitée et/ou dans un domaine spécifique ;
    • peuvent faire parties des qualifications traditionnelles ou s’y ajouter ;
    • sont potentiellement “superposables” au fil du temps, pour enrichir les carrières d’apprentissage individuelles ;
    • ont une dimension limitée et sont plus flexibles que les qualifications traditionnelles ;
    • sont souvent délivrés sous forme numérique (MOOC).

Les résultats clés

La publication du CEDEFOP parue le 28/11/2022 met en exergue des pistes sur le fonctionnement et les impacts probables des microcrédits :

• Les microcrédits fonctionnent à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des systèmes de qualification traditionnels ;
• Les apprenants sont plus divers que ceux qui sont engagés avec des qualifications complètes, y compris les employés, les nouveaux embauchés, les apprenants individuels, les clients d’une entreprise – beaucoup d’activité sectorielle ;
• Définition des MC : équilibre entre la promotion de la confiance et de la transparence et la préservation de la flexibilité ;
• Tout porte à croire que les microcrédits ne diminueront pas la valeur des qualifications reconnues sur le marché du travail dans un avenir proche ;
• Les microcrédits peuvent conduire à une fragmentation des connaissances.

Faut-il fragmenter les compétences ?

Nous tentons ici de comprendre quelle est la démarche de ces microcrédits. En effet, il apparaît que l’objectif de ce format de formation est de fragmenter les compétences liées à un métier. Ce qui pose naturellement la question de la structure du marché du travail. 

Le rapport du CEDEFOP du mois de novembre 2022 met en avant le bénéfice d’obtenir une “qualification partielle” tout en mentionnant que les micro-crédits peuvent se cumuler dans le temps et être des tremplins pour continuer de se former.

Que faut-il comprendre ?

Pour comprendre ce nouveau concept, il est probablement bon de l’illustrer. Pour cela, nous allons utiliser l’exemple d’une formation en anglais.

De fait, notre exemple ci-dessus confirme que le micro-crédit tend à faire diminuer la durée des formations. C’est ce dont ces deux rapports font état.

En contrepartie, vous devrez vous former beaucoup plus souvent car vous aurez systématiquement des compétences manquantes. C’est ce que démontre ce rapport en insistant sur l’importance de se former tout au long de sa vie.

Derrière la praticité et l’approche court-termiste de ce concept, le salarié n’est-il pas le grand perdant ?  

Et le marché de l’emploi ? 

Si les compétences sont fragmentées dès la formation, initiale et continue, les compétences au sein des entreprises se fragmenteront d’elles-mêmes. Les entreprises souhaitent-elles réaliser des embauches avec des profils “à peu près qualifiés” ou “à peu près compétents” ? 

Conclusion

C’est un sujet extrêmement complexe dont le fil conducteur, selon nous, est le suivant : le temps. Quel est le gain obtenu par la multiplication des formations tout au long de la vie associée à l’érosion de la consistance des compétences liées à une qualification ? 

Les sources sont disponibles à cette adresse : https://www.cedefop.europa.eu/en/projects/microcredentials-labour-market-education-and-training